mardi 17 avril 2018

LE TOUR DU MONDE DE SADKO. Lion d'argent, Venise 1953.

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site muaddib-sci-fi.blogspot.f

"Sadko" de Aleksandr Ptushko. 1953. Russie. 1h24. Avec Sergei Stolyarov, Alla Larionova, Ninel Myshkova, B. Surovtsev

Sortie salles France: 11 Décembre 1953.

FILMOGRAPHIE: Aleksandr Ptushko est un réalisateur, scénariste et producteur russe né le 9 Avril 1900 à Lugansk, décédé le 6 Mars 1973 (72 ans) à Moscou. 1972: Rousslan et Ludmilla. 1967 Skazka o tsare Saltane.  1964 Skazka o poteryannom vremeni. 1961 Les Voiles écarlates. 1959 Sampo. 1956 Ilya Muromets. 1953 Le tour du monde de Sadko. 1949 Tri vstrechi. 1946 La fleur de pierre. 1939 Zolotoy klyuchik. 1935 Le nouveau Gulliver. 1932 Vlastelin byta. 1929 Sto priklyucheni. 1928 Shifrovanny dokument. 1928 Sluchay na stadione.


                                                  "Notre bonheur c'est la terre natale !"

Perle rare peu diffusée à la TV hormis son Lion d'Argent décerné à Venise l'année même de sa sortie, le Tour du monde de Sadko demeure une merveille atypique de par son onirisme féerique issu du patrimoine soviétique. A la recherche de l'oiseau bonheur afin de contenter son peuple et sa muse, Sadko sillonne les quatre coins de monde en compagnie de preux volontaires. Sur son chemin, il va aborder des guerriers hostiles, un roi cupide et le monde sous-marin pour la compétition du bonheur. Cette fable à la fois simpliste et naïve sur la quête de l'allégresse est un trésor visuel afin d'évader le spectateur à travers les contrées historiques de la Russie déployant en intermittence moult figurants. On peut d'ailleurs rappeler par le biais de ses ambitions techniques que le réalisateur n'est autre que celui du Géant de la Steppe, classique d'un cinéma d'aventures autrement plus épiques et fantastiques. Outre l'aspect ludique de l'exaltante aventure qu'opère Sadko et ses compagnons lors d'une série d'épreuves aussi bien physiques que cérébrales, la grande force du récit émane donc dans sa formalité enchanteresse, aussi peu nombreux soient ses trucages parfois désuets mais pour autant fastueux.


Du moins auprès des spectateurs contemplatifs ayant su préserver leur âme d'enfant si bien que cette production soviétique s'adresse à toute la famille afin de concurrencer le succès du Magicien d'Oz célébré outre-atlantique. Le jeu assez théâtral des interprètes (notamment parmi leur expression gestuelle) et l'aspect bricolé de certaines séquences merveilleuses (le fameux temple maritime parmi ses crustacés et mollusque en peluche) parviennent miraculeusement à équilibrer le charme singulier de l'entreprise apte à nous dépayser sur un terrain poétique ensorcelant. A l'instar de la première apparition de la princesse du lac lors d'une nuit étoilée ou encore de l'oiseau phénix affublé d'une tête de femme. Ainsi, si le Tour du monde de Sadko parvient autant à distiller une alchimie divine entre deux/trois mélopées romantiques (notamment auprès du couple en perdition), il le doit autant à l'interprétation de Sergei Stolyarov résolument impliqué dans sa fonction héroïque de noble chevalier, eu égard de son sens loyal du sacrifice depuis son initiation à la dignité, à la générosité et au bonheur retrouvé dans sa terre natale.


Grand classique du fantastique soviétique des années 50, le Tour du monde de Sadko diffuse  curiosité et sentiment d'évasion avec une intensité féerique aussi simple que candide. Le parcours vaillant de son icone mythologique nous prodiguant une leçon d'équité où philanthropie et sens du discernement se chevauchent afin de résonner les consciences belliqueuses. Un conte inextinguible à trôner auprès des plus notables réussites du genre. 

* Bruno
2èx

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